jeudi 13 mars 2014

Faut-il regarder Apocalypse, La Première Guerre Mondiale le 18 mars sur France 2 ?

   Ça y est ! Après la Seconde Guerre Mondiale, après l'ignoble Hitler, la Première Guerre Mondiale aura droit à son documentaire fleuve de 5 x 52 minutes. On est en 2014 et heureux hasard sans doute, la Grande Guerre a fini par intéresser Isabelle Clarke et Daniel Costelle.  Eh oui, le centenaire du début de la 1GM arrive à grands pas, et le service public se devait d'être partenaire de cet évènement télévisuel avec précédent.
   Tout y est, la bande annonce de 3 minutes plante le décor. On y retrouve un Mathieu Kassovitz au meilleur de sa forme et de son désormais légendaire ton monocorde. La colorisation, marque de fabrique des documentaires précédents est bien là, on s'y croirait.
   On s'y croirait tellement quand Mathieu Kassovitz nous informe que "des cameramen du monde entier ont pris des risques pour tourner ces images" mais rajoute l'obligatoire mais qui sera très peu perçu au moment de la diffusion : "ils en ont reconstitué certaines". Eh oui, mon bon monsieur, par certaines, vous voulez dire qu'à part de très rares exceptions, toutes les images d'assauts, de bombardements et de combats sont des reconstitutions réalisées en arrière du front, parfois même après la fin de la guerre. Escroquerie vous me direz ! Faire un documentaire de cinq heures avec des images reconstituées, quel scandale ! Mais non, tout le reste, tout ce qui est à plus de 500m de la ligne de feu j'ose l'espérer, est authentique. 
   Alors certes on aura droit aux images d’Épinal, du taxi de la Marne au braves mutins de 1917 ; des sénégalais envoyés au casse pipe pour économiser les bons français ; aux soldats américains qui arrivent pour faire gagner la guerre. Je me fourvoie peut-être en disant que ce documentaire va rétablir quelques vérités historiques.

   Ce documentaire colorisé et sonorisé par séquence est donc la pour montrer l’ampleur de la tragédie. Dix millions d'hommes tués, vingt millions blessés, un des premiers génocides de l'Histoire. On a bien sur droit à l'instant "c'est trop con" du soldat canadien mort cinq minutes avant l'arrêt des combats. Mais du côté des historiens, on oubliera pas ceux qui sont morts dans les hôpitaux à 11h15, ou le lendemain et les jours suivants, on oubliera pas ceux qui mourront en labourant les anciens champs de bataille une fois rentrés chez eux, cette guerre n'en finira jamais, elle a marqué le sol national pour toujours, et la mémoire de ceux qui, nombreux je l'espère, regarderont ce documentaire. De l'Histoire à cette heure de grande écoute, sans Bern ni Ferrand, c'est toujours bon à prendre, même avec la voix de Kassovitz au commentaire...

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