vendredi 24 février 2012

Pavie, 1525, "Tout est sauf, fors l'honneur..."

François Ier

    Le 24 février 1525, dix ans après la victoire de Marignan, François Ier continue d'affirmer ses prétentions pour le nord de l'Italie et se heurte à l'Empereur Charles Quint. Après la prise de Milan en octobre 1524, le Roi de France se tourne vers Pavie, l'ancienne capitale de la Lombardie dont il met le siège dès le 27 octobre. Au mois de janvier, une armée impériale de secours arrive pour dégager la cité. La nuit du 23 au 24 février, les impériaux assaillent les lignes françaises et la surprise est totale. La défaite fait perdre 10 000 hommes aux français et leur roi est fait prisonnier et envoyé en Espagne. Il ne sera libéré qu'un an plus tard, après avoir renoncé à ses ambitions sur l'Italie, l'Artois, la Flandre et la Bourgogne, mettant fin à la sixième guerre d'Italie, débutée en 1521.


mardi 21 février 2012

21 février 1916, le début de l'enfer de Verdun.

En ce 96ème anniversaire du début de la Bataille de Verdun, voici un hommage en images pour les poilus de France ayant combattu pendant 10 mois dans cet enfer déchainé par l'orgueil du haut-commandement Allemand.

Le Monument de la Victoire
à Verdun.
Le Monument aux Morts
 de la ville de Verdun.
Les 15 000 tombes de l'Ossuaire
de Douaumont.

L'Ossuaire de Douaumont.

L'entrée du fort de Douaumont.
Le Monument de la Voie Sacrée.
   


"Quant à ceux de Verdun que l'on est soudainement pressé d'oublier, ils ont donné sans le savoir une leçon au monde d'aujourd'hui : leur courage imprévisible, leur acharnement à survivre ont pu avoir raison paradoxalement de la guerre industrielle, celle qui les considérait comme un matériel parmi d'autres, celle dont les critères et les objectifs étaient partagés par leur propre état-major. Au nom du droit, ils ont appris à mourir pour rester simplement des hommes."
Pierre Miquel "Les Poilus, la France Sacrifiée" Plon 2000.

jeudi 16 février 2012

Mon périple historique de février 2012, jeudi 16, Bouvines, 1214.

Pour ce dernier jour de mon périple, je me suis rendu sur les traces de Philippe Auguste et de son ost royal. En 1214, à Bouvines, le roi de France, "celui qui augmente" son royaume par ses conquêtes rencontre l'armée de ses ennemis coalisés dirigés par l'empereur germanique Othon IV. En légère infériorité numérique, les troupes françaises parviennent à remporter la bataille. La reddition du Comte Ferrand de Flandres, déséquilibre le dispositif de l'armée des coalisés et la défaite se transforme en déroute pour Othon qui n'échappera à la capture qu'en fuyant le champ de bataille. Bouvines est la première grande victoire française, elle reste encore un moment fort de notre Identité Nationale.

 Dans l'église Saint Pierre de Bouvines, les vitraux racontent les phases successives de la bataille, en voici quelques clichés.





mercredi 15 février 2012

Mon périple de Février 2012, mercredi 15, Vimy et Notre Dame de Lorette.

   Après la Somme direction plein Nord pour visiter les champs de batailles de l'Artois, que je n'avais pas pu explorer en juillet. Je me suis dirigé vers Vimy et sa célèbre crête, lieu des offensives françaises de 1915 ainsi que celle des canadiens en 1917.

   Là-haut, sur un territoire encore marqué par les combats et préservé par les autorités, à tel point que certaines zones ne sont pas totalement déminées, deux monuments s'élèvent. Le plus massif est celui dédié au corps d'armée Canadien qui combattit en 1917 et reprit cette crête que les Allemands occupaient depuis 1914. Il demeure un des hauts lieux de la mémoire canadienne, Vimy étant le premier champ de bataille où les troupes Canadiennes combattirent en autonomie sur cette portion de front et obtinrent une victoire retentissante. Le second monument, en hommage aux troupes d'élite de la division du Maroc qui prirent d'assaut la butte de Vimy en 1915, réussissant pour la première fois à rompre le front ennemi. Malheureusement, ce succès fut tellement rapide et inespéré, que le commandement Français, refusant de croire à ce succès si précoce, mit un temps fou à envoyer des renforts pour exploiter la percée obtenue. Les Allemands purent ainsi colmater la brèche et repousser les français épuisés.


   Plus bas, au milieu des trous d'obus et de mines, s'élève un centre d'accueil canadien avec un petit musée et des expositions sur la bataille de Vimy. A quelque dizaines de mètres se trouve une reconstitution d'un réseau de tranchées. J'ai pu également visiter l'ancien système de galeries souterraines dont était truffée la crête de Vimy.





    Je laisse Vimy derrière moi pour me rendre dans la commune d'Ablain-Saint-Nazaire, ou se trouve au sommet de la butte de Notre Dame de Lorette, la plus grande nécropole nationale, avec ses 20 000 tombes individuelles, et 20 000 corps de soldats inconnus regroupés dans un ossuaire. La basilique de Notre Dame de Lorette est entourée par les tombes, et à ses cotés se dresse un ossuaire contenant les restes de nombreux soldats des deux guerres mondiales, chrétiens et musulmans. ces 40 000 soldats sont pour la plupart morts lors de l'offensive d'Artois en 1915, déclenchée par Joffre et le commandement Français. Un petit musée se cache derrière le cimetière, on peut y voir de nombreux uniformes d'époque, et des reconstitutions de la vie au front pendant les offensives de 1915 sur la crête de Lorette.

mardi 14 février 2012

Mon périple historique de février 2012, mardi 14, La Somme, 1916, champs de batailles et mémoriaux..

Mardi matin, direction la Somme, avec plusieurs sites visités autour de la ville d'Albert où nombre de villages dans la zone des combats ont leur cimetière du Commonwealth.

    Sur la commune d'Ovillers-La-Boisselle, demeure un immense cratère de mine qui date de l'offensive de la Somme déclenchée le 1er Juillet 1916 par les troupes britanniques et françaises. Aménagé pour les touristes, il mesure une centaine de mètre de largeur pour trente de profondeur environ. La mine qui en est responsable était placée sous les positions allemandes et permit de désorganiser momentanément la défense pour faciliter l'attaques des Tommies. 


   Direction Thiepval, à quelques kilomètres, pour contempler le plus grand monument du  Commonwealth construit sur une position tenue par l'ennemi et attaquée le 1er Juillet 1916.  Il commémore le nom des 72 000 hommes tombés dans le secteur de la Somme jusqu'à la date du 20 mars 1918 et qui n'ont pas de tombes connues. Sur ses seize piliers sont gravés leurs noms. Derrière le monument, reposent 300 tombes de soldats britanniques, et 300 tombes de soldats français. Ce cimetière symbolise l'effort des deux nations lors de l'offensive de 1916.


    Pour finir, deux monuments à la gloire des troupes australiennes, le premier à Pozières en hommage à la première division australienne, le second, beaucoup plus étendu et massif à Villers-Bretonneux, (que j'avais déjà visité, la photo de droite date d'ailleurs de juillet 2011) est également dédié aux troupes australiennes et surtout aux 14 000 australiens morts sans sépultures. Au sommet de la tour on balaie de sa vue l'ensemble du champ de bataille.

lundi 13 février 2012

Mon périple de février 2012, lundi 13, la clairière de l'Armistice dans la forêt de Compiègne.

   Le lundi matin, au revoir Verdun, je reprends la route en direction de Reims, quelques kilomètres sur la voie sacrée, puis sur la D931 un petit détour par Valmy, devant le monument de Kellermann au milieu de la brume Argonnaise. 



   Après avoir traversé Reims, direction l'Oise et la forêt de Compiègne, près du village de Rethondes. Par un temps humide de novembre, je suis arrivé dans la clairière de l'Armistice, là où le maréchal Foch et les représentants alliés reçurent les plénipotentiaires allemands pour signer la fin des combats sur le front occidental, le 11 novembre 1918. Le premier monument visible depuis la route est celui dédiés aux Alsaciens Lorrains, représentant l'Aigle Allemand vaincu par l'épée. Installé en 1922, il fut détruit par les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale avant d'être relevé à l'identique après-guerre.


 
   La clairière aujourd'hui est vide en son centre, on y retrouve seulement les rails et les emplacements des deux wagons : Celui ayant amené les diplomates allemands et celui du Maréchal Foch, dans lequel fut signé l'Armistice. Entre les deux emplacement s'élève une dalle bétonnée sur laquelle est gravé : « Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l'empire allemand vaincu par les peuples libres qu'il prétendait asservir ».


 
   Une réplique du wagon de l'Armistice est visible dans le petit musée situé à l'opposée de la statue monumentale du Maréchal Foch. Les clichés sont interdits dans le musée, il est donc impossible de vous montrer une photo du wagon. 
   En 1940, ce wagon reçut les signataires de l'Armistice du 22 juin, mettant fin à la bataille de France et inaugurant les clauses de l'occupation allemande pendant 4 années. Hitler le fit envoyer à Berlin dès le 24 juin, puis le fit détruire par les SS en avril 1945.


dimanche 12 février 2012

Mon périple historique de février 2012, le cimetière Américain Meuse - Argonne, Varennes en Argonne, la Butte de Vauquois et le Mort Homme.

   Le dimanche après midi, après un passage à Verdun pour déjeuner, direction Romagne-sous-Montfaucon, pour visiter le plus grand cimetière américain d'Europe. Dans un cadre extraordinaire de 52 hectares, 14 256 tombes de soldats américains dont 486 inconnus reposent dans huit immenses carrés de croix blanches. Il est beaucoup plus impressionnant que le cimetière de Colleville-sur-Mer en Normandie, mais beaucoup moins médiatisé.



    J'ai ensuite pris la route direction Varennes-en-Argonne. La dans l'anonymat du petit village meusien, une petite plaque rappelle qu'en 1791, Louis XVI et sa famille alors sur la route de Montmédy, furent reconnus lors d'une halte par Drouet et ses compagnons. Arrêtés, ils furent raccompagnés à Paris d'où ils s'étaient échappés clandestinement pour rejoindre les princes étrangers. 
   Après ce court arrêt, j'ai rejoins le village de Vauquois, témoins lors de la Grande Guerre d'une des plus farouches guerres de mines qu'ai connu le conflit. Pour accéder au site, on traverse un ancien réseau de tranchées françaises remis en état pour les visiteurs.




Au sommet de la butte ou se dressait l'ancien village, un paysage lunaire m'est apparu. Les cratères de mines de plusieurs dizaines de mètres de profondeurs et de largeur se succèdent sur la position. De nombreuses anciennes entrées de galeries parcourent les flancs de la butte. Le plus gros cratère date de mai 1916, une mine allemande de soixante tonnes fera 108 morts chez les français du 46ème Régiment d'Infanterie.



Pour finir cette journée, je me suis rendu au sommet de la crête du Mort Homme, lieu de sanglants combats de la bataille de Verdun en 1916. Dans une clairière aménagée, se dresse le monument du Mort Homme en hommage aux soldats de la 69ème division avec l'inscription "ILS N'ONT PAS PASSE". Plus loin une plaque commémorative rappelle les faits de la bataille et la résistance héroïque :
"En février 1916, l'Etat Major Allemand avait accumulé des moyens extrêmement puissants pour enlever la citadelle de Verdun. N'ayant pas réussi à percer le front de Douaumont, il tenta en mars 1916 une attaque de flanc par le Mort Homme en partant de Montfaucon qu'il occupait depuis 1914. Tous ces assauts furent brisés sur cette crête. les pertes furent très lourdes, mais Verdun fut sauvé."

Mon périple historique de février 2012, dimanche 12 février, les Eparges, au sud de Verdun

Le dimanche 12 au matin, direction le sud de Verdun, par moins dix degrés mais au soleil, j'ai suivi les traces de Maurice Genevoix, lieutenant au 106ème régiment d'Infanterie, auteur du livre "Ceux de 14" retraçant ses mémoires de combattant. Au milieu des champs se dresse la Crête des Eparges, lieu de furieux combats pour sa possession entre Français et Allemands.

La nécropole des Eparges
le monument de la 24ème Brigade
 En arrivant au pied des Eparges, littéralement "le Mont de Boue" on est accueilli par la nécropole et ses 2960 tombes. En prenant le sentier enneigé, on débouche au bout d'un kilomètre au pied de la butte principale. A mi-sommet se trouve le monument de la 24ème brigade, composée des 106ème et 132ème RI ayant combattus sur les Eparges durant la guerre.


     

En continuant dans les bois, parmi les vestiges encore visibles du champ de bataille, on rencontre un autre monument, celui du Coq érigé en hommage aux troupes de la 12ème division de Reims, il reprend sur ses cotés les citations que ses différentes unités (106ème et 132ème RI, 25ème Bataillon de Chasseurs à Pied) ont reçu au combat. Plus loin, on découvre plusieurs cratères de mines, dont celui du Point X point culminant de la crête, le plus disputé par les deux camps. On est frappé par la profondeur de certains. On imagine la masse d'explosifs qu'il a fallu pour créer ces gigantesques entonnoirs.


Enfin, tout en haut de la crête est érigé le monument des Eparges, il surplombe la plaine qui s'étend à perte de vue, on devine aisément l'importance stratégique de cette position.


En quittant ce lieu, on repense à la maxime écrite par Genevoix à propos de la Grande Guerre : 

"Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on ne pouvait demander à des hommes,
 et nous l'avons fait..."



samedi 11 février 2012

Mon périple de février 2012, samedi 11, Domrémy et Saint Mihiel.

 Ce samedi 11 février, je suis parti avec mon appareil photo, mon PC et de quoi ne pas prendre froid, pour un nouveau petit périple sur les routes de l'Histoire... Première étape, Verdun. Et sur la route, petits arrêts à Domrémy et à Saint Mihiel dans la Meuse.

L'entrée dans Domrémy-la-Pucelle
La basilique Sainte Jeanne d'Arc

 Sur la route de Verdun en venant de Langres, passage obligé par Domrémy, petit village resté dans l'Histoire Nationale comme celui ayant vu naitre vers 1412, Jeanne d'Arc. 
Sur les hauteurs surplombant le village a été construite une Basilique rendant hommage à la Sainte à la fin du 19ème siècle.

La nécropole  de Saint-Mihiel
3417 soldats français inhumés ici.


La ville de Saint Mihiel, un nom célèbre qui résonne dans l'histoire de la Grande Guerre. Prise dès 1914 par les allemands dans leur avance en direction de Verdun, elle demeure toute la guerre au centre d'un "saillant" sur la ligne de front ; que les français essaieront sans cesse de reprendre au prix de lourdes pertes. Il faudra attendre septembre 1918 pour que ce saillant soit réduit avec l'aide des divisions du corps expéditionnaire américain.

vendredi 10 février 2012

Le jour où "Ces Maudits Français" renoncèrent définitivement au Canada...

La prise de Québec en 1759
Le 10 février 1763, le Traité de Paris mettait fin à la Guerre de 7 ans débutée en 1756. Elle fut considérée comme l'un des premiers conflit mondiaux, les opérations militaires s'étant déroulées sur plusieurs continents en même temps. La victoire des Anglais leur laisse les mains libres sur le continent nord-américain, annexant le Canada et la rive ouest du Mississippi. Les Français conservent leurs riches îles des Antilles, Saint Pierre et Miquelon mais disent adieu à la Nouvelle France et à la plus grande partie de son premier empire colonial, dont les débuts remontaient à François Ier.

mercredi 8 février 2012

Eylau, un 8 février 1807, "Nous laisseras-tu dévorer par ces gens-là ?"

Napléon à Eylau par A.J. Gros
En Prusse orientale, près du village de Preußisch Eylau les armées impériales affrontèrent les armées russes et prussiennes dans ce qui restera l'une des plus sanglantes batailles du Premier Empire. Dans des conditions climatiques dantesques, le déroulement de la bataille et l'âpreté des combats oblige pour la première fois Napoléon à envoyer l'infanterie de la Garde pour repousser les russes du cimetière d'Eylau dans un terrible corps à corps. Puis sur ordre de l'Empereur, Murat lancera toutes les troupes montées (12 000 hommes) pour l'une des plus grandes charges de cavalerie de l'Histoire. Le soir venu, les coalisés en manque de munitions se replient sur Königsberg. La victoire est la pour l'Empereur mais au prix de lourdes pertes.